Tunisie, printemps 2021, dix ans après la Révolution qui a mis fin à la dictature et instauré une démocratie. Dix années d’effervescence politique et sociale, de construction institutionnelle, de mobilisations collectives, mais aussi de confrontations vives et d’oppositions dures, de doutes parfois.
Dix années, également, de militantismes LGBT+ : des associations et collectifs se sont créés, des militant-e-s, des juristes, des chercheurs, des médecins se sont uni-e-s pour contester l’article 230 du code pénal réprimant l’homosexualité, pour obtenir l’arrêt immédiat de la pratique du test anal, pour créer une communauté et faire vivre des espaces de liberté.
Une série d’entretiens avec des acteurs et actrices du mouvement LGBT+ tunisien, réalisés par Wahid Ferchichi, juriste, et Antoine Idier, sociologue.
Wahid Ferchichi, professeur de droit public à l’Université de Carthage, directeur de département de droit public à la faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis et fondateur de l’Association de défense des libertés individuelles. Ses travaux de recherche sur les libertés individuelles et la cause LGBTQI++ sont disponibles sur le site de l’ADLI. Wahid Ferchichi a occupé de nombreuses fonctions : membre de la Commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation (2011-2012), membre du comité national de la Justice transitionnelle (2012-2013), membre de l’Instance nationale de protection des données à caractère personnel (2015-2018) et aujourd’hui membre de la Commission nationale d’harmonisation des textes juridiques avec la Constitution et les conventions internationales.
Sociologue et historien, Antoine Idier est responsable de la recherche à l’école supérieure d’arts et médias de Caen/Cherbourg. Il a notamment publié Les Alinéas au placard. L’abrogation du délit d’homosexualité (1977-1982) (Éditions Cartouche, 2013), Les Vies de Guy Hocquenghem. Politique, sexualité, culture (Fayard, 2017), Archives des mouvements LGBT : une histoire des luttes de 1890 à nos jours (Textuel, 2018), Pureté et impureté de l’art. Michel Journiac et le sida (Sombres torrents, 2019).
Illustrations : Majed Zalila.
Musique : Hedi Jouini, Ezin Ezin.
Montage : Sébastien Millard.
Avec le soutien de l’Institut français de Tunisie, dans le cadre de Couleurs d’avril 2021.